Paul Nizan, communiste impossible

avec la collaboration de Henriette Nizan

En 1980, on célèbre le quarantième anniversaire de la mort de Paul Nizan dont on redécouvre peu à peu, depuis quelques années, grâce à Jean-Paul Sartre notamment, les écrits de romancier, de philosophe, de journaliste et de critique. Membre du Parti communiste français de 1928 à 1939, Nizan le quitte à la suite du pacte germano-soviétique et s’en va mourir à Dunkerque sous les balles allemandes. Cette démission, cette mort tragique, la campagne de calomnie que le P.C. déchaîne aussitôt contre lui, ont contribué à créer autour de son nom comme un halo de légende. Derrière la légende, il restait à redécouvrir l’homme et son drame de communiste impossible.

C’est à quoi s’emploie ce livre à deux voix où Henriette Nizan, pour la première fois, a accepté de raconter ses souvenirs. L’auteur, Annie Cohen-Solal, a mené une enquête approfondie qui s’appuie sur une foule de documents inédits et de témoignages étonnants, comme ceux de Louis Aragon ou de Raymond Aron. Au total, une vaste fresque des années d’avant-guerre avec, en filigrane, cette obsédante question: comment peut-on, hier comme aujourd’hui, être à la fois, et sans déchirement, intellectuel et communiste ?